Back to page

Voyage solidaire en famille/ Solidarity family trip

  • Ferme bio de Palugo pres de Quito/Palugo Organic Farm near Quito

      3 August 2019
    Main image

    In French (English version further down)

    Chers famille et amis, nous tenions a vous raconter notre sejour a Palugo, pres de Quito, dans la ferme de la famille de notre amie Marcela ou nous sommes restés durant trois semaines au mois de Juillet (au lieu des quelques jours de passages habituels auxquels nous étions habitués car Palugo représentait pour nous un lieu central ideal pour se reposer avant de repartir vers d'autres aventures).

    Francisco, le grand-pere d'origine allemande, avait acheté ces terres qu'il exploitait de maniere "conventionnelle" (il avait étudié les models de l'agriculture intensive en Allemagne) et était devenu l'un des plus prospères producteurs de fruits et legumes en Equateur. Mais en voyant le piètre état de son sol apres maintes années d'utilisation de fertilisant et de pesticide, il s'est tourné vers des pratiques qui sont beaucoup plus respectueuses de l'environnement telle la permaculture. Lui et sa femme Adela ont aussi été influencés par leurs trois fils, Mijael, Thomas et Matias, qui sont revenus sur les terres avec leurs familles apres de longues années d'absence ou chacun faisait sa vie mais aussi travaillaient régulierement ensemble aux Etats-Unis principalement comme éducateurs dans des activitées "outdoors" tels que l'escalade , descente de rapides en kayak, spéléologie etc...

    Aujourd'hui la ferme créé des emplois et fait vivre une dizaine de familles issues de communautés natives locales et contribuent a leur faire renouer avec des pratiques ancestrales du travail de la terre et aussi de constructions traditionnelles en adobe que beaucoup d'entre eux avaient abandonné au profit de l'utilisation du parpaing pourtant beaucoup plus cher (et plus moche) que l'adobe! L'une des raisons est qu'ils associaient ce materiau a la vie pauvre et dure des campagnes que les générations précédentes avaient connue. Ils ont aussi migré vers les villes pour fuir la pauvreté et se sont aglutinés dans des quartiers ou le beton de maisons a moitié finies recouvrent les flancs de montagnes qui ceinturent les grandes villes et en particulier Quito qui semble n'en plus finir de s'étendre. En voyant les maisons magnifiques que les 3 freres se sont construites a partir de ce materiau noble et écologique (en utilisant aussi les formes naturelles de troncs d'arbres pour les armatures), beaucoup de ceux qui travaillent a la ferme ont petit a petit changé leur regard sur leur facon de constuire et ont ainsi integré peu a peu beauté, bien etre et développement durable dans leur maniere de vivre.

    Nous habitions dans une chambre dortoir (ou ils accueillent des étudiants du monde entier) a l'étage au dessus du batiment ou ils traient les vaches a partir de 4h du matin! Nous avions une douche solaire et des toilettes seches a compost.

    C'est une ferme bio non certifiée mais ils sont en train de suivre de longues démarches pour le faire et ainsi devenir la premiere ferme laitiere bio de l'Equateur!

    C'est assez compliqué a faire en Equateur car il n 'y a pas beaucoup de demande pour le bio et par conséquent tres peu sont pres a payer plus pour des produits pourtant de meilleur qualité. Ils sont donc bio par conviction et vendent leur lait , fromage et yaourt au prix normal du marché des produits de masse! Ils font face a ce probleme en se diversifiant et en organisant des séminaires, des formations et des expéditions tout au long de l'année. Ils enseignent ainsi les pratiques de permaculture appliquées dans la ferme mais aussi organisent des activites "outdoors" afin de renforcer la responsabilité sociale et environmentale des étudiants qui y participent, au travers de programmes dans la nature et aussi dans des communautés diverses en montagne et dans la foret amazonienne.

    Ils s'en sortent aujourd'hui non sans avoir eu des difficultés car au cours des 25 dernieres années beaucoup d'évenements inattendus et tres facheux ont failli ruiner la familles a plusieurs reprises. Il y a de quoi écrire un bouquin tellement leur histoire est incroyable, je vais mentionner que quelques faits remarquables. Il y a 25 ans, Ils se sont fait expropriés sans aucune compensation (le gouvernement avait vendu les terres a des compagnies minieres et la loi ne prevoyait rien a l'époque pour les proprietaires terriens!). N'ayant plus rien a perdre, ils se sont barricadés a l'entrée de la ferme et, armés jusqu'au dents, ils empechaient quiconques de rentrer de jour comme de nuit. L'armée est meme intervenu mais devant la tenacité de Francsico qui etait pres a donner de sa vie, le gouvernement a entamé une procédure, qu'il croyait gagner facilement, mais qui a pris 8 longues années pour finalement perdre le proces et restituer les terres. La loi a meme changé grace a eux, l'état respecte la souveraineté d'un proprietaire terrien en surface mais reste proprietaire du sous sol! ils purent garder leur ferme mais furent donc dans l'obligation de consacrer une bonne partie des terres a l'exploitation miniere sous peine d'etre re-expropriés!! Ils ont eu ensuite de gros problemes avec l'entreprise miniere qu'ils ont engagée qui a cessé de les payer au bout de 4 années d'exploitation et débuta alors un autre proces de 4 ans, durant lequel ils ne purent expulser la compagnie miniere qui continuait a exploiter la mine sans débourser un sou! Meme lorqu'ils ont finalement gagné leur proces il a fallu une autre année pour les évacuer! Et la compagnie miniere n'a jamais remboursé un centime... Elle est toujours en activité et sévit quelque part d'autre en Equateur. Le coût de la seconde étape de la procédure pour récuperer l'argent perdu et incriminer la compagnie est tellement prohibitif qu'ils ne l'ont pas entamée (mais ils y pensent toujours serieusement). Et je ne parle pas du coût de la réhabilitation des terres qui etaient perforées de toutes parts avec des trous béhants allant jusqu'a une trentaine de metres de profondeur... (mais la chance tourna en leur faveur lorsque la ville de Quito decida de contruire la premiere ligne de metro et cherchait un endroit pour deposer la terre, ce qui leur permis de renflouer les trous et de réhabiliter le lieu!)

    Et puis il y a eu aussi d'autres moments particulierement durs ou des membres de la famille ont failli perdre la vie lors d'expéditions périeuses en haute montagne ou lors d'accidents graves dans la ferme. Il y eut meme des reglements de compte entre les travailleurs avec au bout du compte un mort lors d'une affaire de vol de betails...

    C'est donc une famille bien aguerrie par les obstacles et vicissitudes de la vie mais ils sont restés soudés et determinés pour aller jusqu'au bout et sortir de situations "impossibles", ce qui a rendu notre experience a leur contact d'autant plus enrichissante et inspirante. Ce qui nous a tout particulierement touché c'est leur relation avec leurs travailleurs, qu'ils considerent comme faisant parti de leur famille. Et c'est en parti pour eux qu'ils se sont battus pour garder la ferme car il y va de la vie et du bien etre de toute une communauté derriere.

    Nous avons donc eu la satisfaction de les aider dans leur noble cause. Nous avons aidé aux finitions de l'extension de la maison de Marcela et Mijael; pose du plancher, installation des fenetres, enduit sur les murs d'adobe etc... ainsi que la realisation d'une peinture murale. Avec les filles, nous avons fait l'école a domicile aux petits enfants dont la plus grande n'a que 8 ans. Nous avons fait de l'art, des activités de plein air, les filles ont pris leur role au serieux et leurs ont meme appris des chansons francaises et maori pour faire un spectacle avec tous les enfants. Une grande amitié s'est crée entre les enfants ce qui a rendu notre sejour tres agréable. Elles ont aussi chanté des chansons maori tres appreciées par toute la famille (Marcela en avait les larmes aux yeux car cela lui rappelait de bons souvenirs lors de ses nombreux séjours en Nouvelle Zelande).

    Janette a aussi aidé son papa a couper le bois nécessaire au chauffage de l'eau.

    Nous participions aussi a la confection des paniers de légumes distribués a des clients fideles de la ville soucieux de manger des produits de qualité.

    Nous avons aussi bien sur aider lors des traites des 40 ou 50 vaches tôt le matin et en fin d'apres midi. Nous apprecions tout particulierement nourrir les veaux a la main, les vaches sont traites avec des trayeuses mais a un rythme tres lent car chaque vache est inspectée minutieusement, ils les connaissent toutes et leur parle avec affection. Tous les mardi, nous repartissions le lait frais en bouteille et un membre de la famille allait le distribuer aux particuliers. Malheureusenent pour l'instant, les autres jours de la semaine, le lait est vendu au grand distributeurs qui mélange lait bio et non bio dans la meme citerne... Nous avons eu la chance d'avoir un contact avec des animaux de ferme tres bien traités et elevés avec grande compassion et en tres basse densité. Elle sont aussi selectionnées intelligemment depuis 35 ans et ils ne cessent de gagner des concours de vaches laitieres.

    Nous avons eu aussi l'opportunité de partir découvrir le splendide paysage volcanique qui nous entourait a vélo et profiter de leur expérience dans les expeditons qu'ils organisent en haute montagne.

    Nous esperions voir des ours a lunette mais nous ne fumes pas si chanceux...

    Les parents s'occupent eux meme de l'education de leurs enfants en faisant l'ecole a la maison, et les cousins grandissent ensemble dans cet esprit de solidarite et conscient des problemes environmentaux.

    Leur philosophie les a rendu dissidents et résistants au rouleau compresseur du marché qui impose le plastique a tout va et c'est un veritable casse tete pour trouver des solutions alteratives d'empaquetage des produits qu'ils fabriquent (lait, fromage, yaourt).

    Ce lieu créé par cette famille unie aux moeurs justes et bienveillantes est un model social et environnemental pour tous. Leur accueil fut si chaleureux que nous nous sentions comme en famille et des liens fort et durables d'amitié se sont créés.

    En anglais:

    Dear friends, here is our account about our stay in Palugo, near Quito, on our friend Marcela's family farm where we stayed during three weeks in July (instead of the usual few days we were used to, as Palugo represented for us an ideal central place in the country to rest before going to other adventures).

    Francisco, the grandfather of German origin, had bought these lands that he exploited in a "conventional" way (he had studied the models of intensive agriculture in Germany) and had become one of the most successful fruit and vegetables producers in Ecuador. But seeing the poor condition of his soil after many years of fertilizer and pesticide use, he turned to practices that are much more environmentally friendly such as permaculture. He and his wife Adela were also influenced by their three sons, Mijael, Thomas, and Matias, who returned to the land with their families after many years of absence, where everyone was doing their own things but also working together regularly in the United States, mainly as educators in outdoor activities such as climbing, kayaking, speleology etc ...

    Today, the farm has created jobs and supports a dozen families from local native communities and helped them re-connect with ancestral practices such as the way they were working the land and also traditional adobe constructions that many of them had abandoned in favor of the use of concrete blocks yet much more expensive (and uglier) than adobe! One of the reasons for this is that they associated this material with the poor and hard countryside life that previous generations had known. They have also migrated to the cities to escape poverty and have concentrated in poor suburbs where numerous of half-finished concrete houses cover the mountain flanks surrounding the big cities and in particular Quito which never seems to stop spreading out. Seeing the magnificent houses that the three brothers built with Adobe, a noble and ecological material (using also the natural forms of tree trunks for the frames), many of those who work on the farm have gradually changed their look at their way of constructing and thus have started integrated beauty, well being and sustainable development in their way of living.

    We lived in a dormitory (where they welcome students from all over the world) on the first floor above the building where they milk the cows from 4am! We had a solar shower and a dry compost toilet.

    It is a non-certified organic farm but they are taking long steps to do so and become the first organic dairy farm in Ecuador!

    It is quite complicated to do in Ecuador because there is not much demand for organic products and therefore very few people are willing to pay more for products of better quality. They are therefore organic by conviction and sell their milk, cheese and yogurt at the normal price of the conventional market! They face this problem by diversifying themselves and organizing seminars, training and expeditions throughout the year. They teach permaculture practices applied on the farm and also organize outdoors activities that strengthen the social and environmental responsibility of students who participate, through programs in the wild and also in various communities in the mountains and in the Amazonian forest.

    They are doing well today, despite having difficulties over the past 25 years as a lot of unexpected and very unfortunate events have almost ruined the family several times. There is enough to write a book as their story is quite incredible, I will mention only a few remarkable facts. Twenty-five years ago, they were expropriated without any compensation (the government sold the land to mining companies and the law did not provide anything for the landowners at the time!). Having nothing to lose, they barricaded themselves at the entrance of the farm and, armed to the teeth, they prevented anyone from entering (day and night). The army even intervened but faced with the tenacity of Francsico who was ready to give his life for the farm, the government initiated a procedure, which they thought they would win easily, but it took height long years to finally lose the trial and return the land to Fransisco. The law has even changed thanks to them, the state respects the sovereignty of a landowner on the surface but remains owner of the underground! They were able to keep their farm but were therefore forced to devote a large part of the land to mining or face re-expropriation!! They then had big problems with the mining company they hired which stopped paying them after four years of operation and then began another four-year trial, during which they could not expel the mining company, which continued to mine without paying a penny! Even when they finally won their trial, it took another year to evacuate them! And the mining company has never paid back a cent ... It is still active elsewhere in Ecuador. The cost of the second stage of the procedure to recover lost money and incriminate the company is so prohibitive that they have not started it (but they still think seriously about it). And I'm not talking about the cost of rehabilitating the pieces of land that were pierced on all sides with holes of up to thirty meters deep ... (but luck turned in their favor when the city of Quito decided to build the first line of metro and looked for a place to deposit the excavated soil, which allowed them to fill in the holes and rehabilitate the place!).

    There were other particularly harsh moments when family members almost lost their lives on high mountain expeditions or during serious farm accidents. There was even a serious dispute between the farm workers over a cattle theft which ultimately caused the death of one of them.

    It is thus a family well seasoned by the obstacles and ups and downs of life but they remained united and determined to go to the end and resolve impossible situations , which made our experience with them all the more rewarding and inspiring. What has particularly touched us is their relationship with their workers, whom they consider to be part of their family. And it is partly for them that they fought to keep the farm because it is about the life and well-being of a whole community behind.

    So we were happy to help them in their noble cause. We helped finish the extension of the house of Marcela and Mijael; laying of the floor, installation of the windows, painting the adobe walls etc ... as well as the realization of a mural. With the girls, we did home schooling for the children on the farm, the oldest being 8 years old. We did art, outdoor activities, the girls took their role seriously and they even taught French and Maori songs to make a show with all the children. A great friendship was created between the children which made our stay very pleasant. They also sang Maori songs that were appreciated by the whole family (Marcela had tears in her eyes because it reminded her of good memories during her many trips to New Zealand).

    Janette also helped her dad cut the wood needed to heat the water.

    We also participated in the preparation of baskets of vegetables distributed to loyal customers of the city eager to eat quality products.

    Of course we also help during the milking of the 40 or 50 cows early in the morning and late afternoon. We especially like to feed the calves by hand, the cows are milked with milking machines but at a very slow pace because each cow is thoroughly inspected, they know them all and talk to them with affection. Every Tuesday, we filled bottles with fresh milk and a family member would go and deliver them to customers. Unfortunately for now, the other days of the week, the milk is sold to large distributors who mix organic and non-organic milk in the same tank ...

    We were lucky to have contact with farm animals very well treated and raised with great compassion and in very low density. They have also been smartly selected for 35 years and they continue to win dairy cow competitions.

    We also had the opportunity to discover the beautiful volcanic surroundings by bike and enjoy their experience in the expeditions they organize in high mountains. We were hoping to see spectacle bears but we were not that lucky...

    The parents themselves take care of the education of their children by doing school at home, and the cousins ​​grow together in this spirit of solidarity and aware of the environmental problems.

    Their philosophy has made them activist and resistant to the steamroller of the market which imposes plastic at all costs and it is a real headache to find alternative packaging solutions of the products they manufacture (milk, cheese, yogurt).

    This place, created by this close-knit family with fair and caring manners, is a social and environmental model for all of us. Their welcome was so warm that we felt like part of their family too and strong and lasting bonds of friendship were created.

      0 comments  |  Login to leave a comment
  • Plantation de cacaotiers bio a Archidona/Organic Cocoa trees plantation in Archidona

      29 July 2019
    Main image

    In French (English version further down):

    De retour a la civilisation nous sommes allés passer trois semaines chez la maman de notre amie Marcela. Elle possede une plantation de cacaotiers bio pres d'Archidona, un village qui se situe pres de Tena au pied des contreforts de la Cordillere des Andes, a environ 600m d'altitude. Nous étions toujours dans ce qu'on appelle "l'Oriente", c'est a dire le bassin amazonien de l'Equateur, et la foret recouvre la quasi totalité du territoire..

    L'accueil d'Ines et d'Antonio fut tres amical et on s'est senti tres vite comme en famille. Leur proprieté est adjacente a la riviere Misahaulli et juste a coté d'une communauté kichwa d'Amazonie "la libertad" (communauté proche des Kichwa des Andes). ll était prevu que nous logions dans une "choza" (petite cabane traditionelle ouverte au toit végétale) mais une invasion de fourmis légionnaires le jour de notre arrivée nous a empeché d'emmenager et nous avons du reculer notre installation de 3 jours lorsqu'elles ont bien voulu repartir! Nous étions installés sur une plateforme avec un matelas chacun sous une moustiquaire. Il y avait un petit espace feu pour cuisiner et aussi pour enfumer le toit, ce qui permet d'accroitre sa durabilité en empechant les "vermines" et les chauves souris d'y nicher!

    Au pied des Andes, il pleut énormement, pratiquement tous les jours mais nous avons eu de bonnes éclaircies. Il faisait lourd et humide et nous allions nous rafraichir et nous laver tous les jour dans la riviere d'eau limpide ou les filles ont eu la chance d'appercevoir des loutres.

    Jerome s'attelait avec Roberto (qui vient de la Libertad) aux travaux de maintenance de la ferme comme la restauration de l'un des quelques ponts de bambou (du genre guadua) qui traversent les nombreux cours d'eau et marécages de la plantation. Ines travaille depuis 8 ans a la restauration de sa terre qui n'était qu'une ferme a bétails ou les arbres étaient systematiquement coupés. Aujourd'hui la proprieté est recouverte de forets composées d'essences d'arbres variées (certains font déja plus de 20m de haut!) dont le cacaotier qui pousse tres bien dans cette environment volontairement clairsemé. Tout pousse tres vite ici et il est facile de se perdre quand on ne connait pas. Un de nos projets était de fabriquer des panneaux de signalisation en bambou pour se retrouver dans ce dédale de chemins qui s'entrecroisent et qui menent un peu partout entre la riviere, la choza, la maison, la serre etc...

    Nous faisions du désherbage, de l'élagage et du nettoyage autour des cacaotiers pour eviter la prolifération de champignons appelés "monilia" qui peuvent provoquer le brunissement et le pourissement des fruits, gachant ainsi plus de la moitié des récoltes si on ne fait rien.

    Ines nous a appris a fabriquer du chocolat de facon artisanale et en voici les etapes; nous récoltions les fruits sains et retirions les graines pour les faire sécher dans des feuilles de bananes. Puis nous les laissions fermenter ainsi anaérobiquement pendant environ 9 jours et une fois sechées, nous les toastions a la poele pour ensuite enlever leurs enveloppes. Nous les réduisions en poudre de cacao qu'il faut melanger avec du beurre de cacao et sucre pour en faire du chocolat si delicieux pour notre palais :).

    Un jour, nous avons fait une petite excursion sur le fleuve Napo qui est le plus grand fleuve d'Equateur et qui se jete dans l'Amazone au Pérou. De Puerto Misahaulli nous avons embarqué dans une grande pirogue qui avait un toit et sommes allés visiter un refuge pour animaux blessés, provenant du traffic animalier ou abandonnés de leurs "prorietaires". Il y avait plus de 300 animaux au moment de notre visite et nous ne pouvions voir qu'un faible pourcentage d'entre eux (le but etant de les relacher dans la nature donc il est important de minimiser l'empreinte humaine). Il y a avait des tortues un peu partout en liberté et meme un caiman qui etait venu de lui meme s'installer dans un enclos ou il y avait des tortues d'eau douces et qui semblaient a peine perturbées par la presence de l'intrus! Il y avait aussi des singes de différentes especes dont un singe araignée male en liberté qui interagit un peu trop avec les hommes en particulier, il a fallu donc passer son chemin tres rapidement quand nous le vimes, Jerome n'etait pas trop rassuré car c'est un singe qui en impose avec ses long bras et son petit air malicieux (voleur de portables!). Il nous pousuivit un bon bout de temps puis abandonna, fatigué sans doute par sa marche au sol qui ne lui est pas tres naturelle.

    Sous une pluie torentielle nous continuames notre excursion le long du Napo vers une lagune ou nous pouvions voir des caimans. Le chemin qui nous mena a la lagune est devenu tres vite boueux et marécageux mais rien ne pouvait nous arreter car nous voulions absolument voir d'autres de ces animaux si fascinants. Notre guide nous recolta des longues feuilles de bananiers en guise de parapluie. Nous avons eu la chance d'en voir un de taille moyenne (environ 2m) s'approcher du ponton d'ou nous pouvions l'observer en toute securité (tout du moins nous le pensions!). Nous rentrames sous la pluie battante, a moitié abrités par le toit de l'embarcation qui fuyait. En longeant le fleuve, nous rencontrames des famille kichwa cherchant de l'or sur les bords de rivieres. Une activité qui selon notre guide est tres dure physiquement et qui pourtant rapporte tres peu.

    Tous les jours de la semaine nous allions avec les filles enseigner l'anglais a la petite école de la libertad, située a une centaine de metre de la maison d'Ines. Freddie, l'enseignant, me faisait totalement confiance et me laissait diriger la classe comme je l'entendais. Les enfants, de 5 a 13 ans, au nombre de 10, étaient curieux et plein de vie et apres avoir rapidement retenu leurs prénoms, un lien s'est créé. Nous avons beaucoup joué des jeux exterieurs dans la cours tres boueuse, Anouk faisait des parties de foot avec les garcons et trouvait qu'elle jouait pas si mal que ca! Nous allions dans la riviere a la fin des cours, les enfants en profitaient pour faire leur toilette et aussi nettoyer leur uniforme plein de boue. Ils nagent tous tres bien dans cette riviere au courants forts. Les enfants commencaient l'école a 7.30 et a la pause de 10.30, ils avaient prit l'habitude de nous attendre au portail de la proprieté en riant et se cachant. Vers 12.30 l'école était fini.

    A la fin de notre séjour, qui correspondait a la fin de leur année scolaire, nous avons organisé une sortie au centre de réhabilitation des animaux d'Archidona.

    De la petite communauté a la route principale, il y avait plus de 3 kms de route en pierre toute cabossée. Aucune personne de la libertad ne possede de voiture et la route est si longue que les villageois sortent peu sauf le dimanche ou les familles vont a la messe a Archidona, a une heure de marche de la. Les enfants ne partent jamais en vacances, cette sortie était donc un grand évenement pour eux. Ce fut intéressant sur le plan éducatif car beaucoup d'entre eux n'avait aucune idée des menaces qui pesent sur les animaux de leur foret.

    Durant notre séjour, Jerome s'est essayé a une activité qu'il a particulierement apprecié; la fabrication artisanale de couteaux. Antonio a un atelier de coutellerie et a partir de metal recyclé (souvent des amortisseurs de voiture), il fabrique toutes sortes de lames allant du hachoir au couteau de poche. Une belle experience qui a permis aussi a Jerome de travailler le bois, une de ses activités de prédilection.

    Le dernier jour d'école, Freddie et Roberto (chamane et president des parents d'éleves!) avaient demandé aux parents et membres de la communauté de venir écouter les enfants chanter en anglais (Nous leur avions appris beaucoup de chansons). Nous avons eu le droit a un discours émouvant du professseur et de Roberto qui au nom des parents nous ont vivement remercié pour ces quelques semaines passées a enseigner a leurs enfants. La femme de Roberto est meme venue nous demander si on ne pouvait pas rester un peu plus longtemps, c'etait tres touchant...

    Ils nous ont offert des colliers et bracelets confectionnés de graines locales et fibres de plantes du village. Ce jour la, la pluie diluvienne se dechainait sur le toit de taule de la classe et il a fallu parler et chanter tres fort pour se faire entendre! J'avais moi-meme preparé un discour pour les remercier de leur accueil et leur exprimer combien j'ai apprecié avec les filles d'enseigner a leurs enfants. Le petit message que j'ai voulu addresser aux parents etait d'encourager les enfants a lire (certains enfants de 10 ans ne savaient toujours pas bien lire). A l'avenir, nous avons prevu de leur faire parvenir des livres par l'intermediaire d'Ines.

    Jerome, Ines et Antonio etaient invités a la réunion et les filles en tenue maori ont chanté quelques chants maori en guise d'au revoir. L'émotion était intense et nous garderons un souvenir merveilleux de notre passage parmis eux. Ines etait tres heureuse de l'initiative car non seulement cela a renforcé ses liens avec la communauté mais aussi ouvert des opportunites pour le futur, les kichwas voulant renouveler l'experience :).

    En anglais:

    Back to civilization, we spent three weeks at our friend Marcela's mother's house, Ines. She has an organic cocoa plantation near Archidona, a village near Tena at the foothills of the Andean Cordillera, about 600m above sea level. We were still in what is called "the Oriente", the Amazon basin of Ecuador, and the forest covers almost the entire territory.

    The welcome of Ines and Antonio was very friendly and we felt very quickly like part of the family. Their property is adjacent to the Misahaulli River and close to an Amazon Kichwa community "la libertad" (a community closely related to the Andean Kichwa). It was planned that we would stay in a "choza" (small traditional hut with a thatch roof) but an invasion of legionary ants on the day of our arrival prevented us from moving in and we could only return 3 days later when they finally decided to leave! We slept on a platform with a mattress each under a mosquito net. There was a small fire place to cook and also to smoke the roof, which increases its durability by preventing "pests" and bats from nesting! At the foot of the Andes, it rains a lot, almost every day, but we had spells of good weather. It was very muggy and we would refresh ourselves and wash every day in the crystal clear water where the girls had the chance to see otters once

    Jerome worked with Roberto (who comes from La Libertad) on farm maintenance such as the restoration of one of the few bamboo bridges (of the guadua kind) that cross the many rivers and marshes of the plantation. Ines had been working for 8 years on the regeneration of her land which was only a cattle farm where the trees were systematically cut. Today the property is covered with forest composed of various tree species (some are already over 20m tall!) including the cocoa tree that grows very well in this deliberately sparsely planted environment. Everything grows very fast here and it's easy to get lost when you do not know the place. One of our projects was to make bamboo signboards to find ourselves in this labyrinth of paths that intersect and lead almost everywhere between the river, the choza, the house, the greenhouse etc ...

    We did weeding, pruning and cleaning around the cocoa trees to avoid the proliferation of a fungi called "monilia" that can cause the browning and rotting of the fruits, thus spoiling more than half of the crops if nothing is done.

    Ines taught us how to make chocolate in an artisanal way and here are the steps; we collected the healthy fruits and removed the seeds to dry them in banana leaves. Then we let them ferment anaerobically for about 9 days and once dried, we toasted them and removed their shells. We grinded them into cocoa powder that must be mixed with cocoa butter and sugar that makes chocolate such a delight to be savoured :).

    Once we made a small excursion on the Napo River which is the largest river of Ecuador and which flows into the Amazon in Peru. From Puerto Misahaulli we went in a large canoe (with a roof) and visited an rescue center for wounded animals from poaching or abandoned from their "owners".

    There were more than 300 animals at the time of our visit and we could only see a small percentage of them (the goal being to release them in the wild so it is important to minimize the human imprint). There were turtles all over the place and even a caiman who had come to settle in an enclosure where there were freshwater turtles and who seemed barely disturbed by the presence of the intruder! There were also monkeys of different species including a free male spider monkey that interacts a little too much with men in particular, so when we saw him, we had to pass by him very quickly. Jerome was not too reassured because it is a monkey who can be quite mischievous as he likes stealing cellphones ... He followed us a long time and then abandoned the pursuit, probably tired by his walk on the ground which is not very natural to him.

    Under the pouring rain, we continued our trip along the Napo to a lagoon where we could see caimans. The path that led us to the lagoon became very quickly muddy and swampy but nothing could stop us because we absolutely wanted to see more of these fascinating animals . Our guide picked long banana leaves to use as an umbrella. We were fortunate to see one of medium size (about 2m) near the jetty where we could observe it safely (at least we thought so!). We returned in the bucketing rain, half sheltered by the roof of the boat that was leaking. Along the river, we met Kichwa families seeking gold on the banks. An activity that according to our guide is very hard physically and yet yields very little.

    Every day of the week we went with the girls to teach English at the little school of "la libertad", located a hundred meters from Ines's house. Freddie, the teacher, totally trusted me and let me lead the class as I wanted. The children, from 5 to 13 years old, 10 in number, were curious and full of life and after having quickly remembered their first names, a friendly bond was formed. We played a lot of outdoor games in the very muddy playground, Anouk played socker with the boys and found that she played not so bad! We went to the river at the end of classes, children took the opportunity to wash and also clean their muddy uniform. They all swim very well in this river with strong currents. The children started school at 7.30 and at the 10.30 break they would wait for us at the property gate laughing and hiding. By 12.30 the school was finished.

    At the end of our stay, which was at the end of their school year, we organized a school outing to the Archidona Animal Rehabilitation Center.

    From the small community to the main road, there were more than 3 km of bumpy and dented gravel road. Nobody of the libertad owns a car and the road is so long that the villagers seldomly leave except on Sundays when the families go to church in Archidona, which takes one hour to walk. Children never go on vacation, so this outing was a big event for them. It was interesting from an educational point of view because many of them had no idea of ​​the threats that the animals face in their forest.

    During our stay, Jerome tried an activity that he particularly enjoyed; the making of artisanal knives. Antonio has a knives making workshop and from recycled metal (often car shock absorbers), he manufactures all kinds of blades from chopper to pocketknife. A great experience that also allowed Jerome to work with wood, one of his favourite activities.

    On the last day of school, Freddie and Roberto (shaman and students' parents' leader!) asked the parents and members of the community to come and listen to the children singing in English (We had taught them many songs). We had a moving speech by the teacher and Roberto who on behalf of the parents thanked us warmly for these few weeks spent teaching their children. Roberto's wife even came to ask us if we could stay a little longer, it was very touching ...

    They offered us necklaces and bracelets made of local seeds and plant fibers from the village. That day, the rain poured down on the rooftop of the class and it was necessary to speak and sing very loud to be heard! I myself had prepared a speech to thank them for their welcome and to express how much I appreciated with the girls to teach their children. The small message I wanted to send to parents was to encourage children to read (some 10-year-old kids still did not know how to read well). In the future, we have plans to send them books through Ines.

    Jerome, Ines and Antonio were invited to the meeting and the girls sang some Maori songs as a thank you and farewell. The emotion was intense and we will keep a wonderful memory of our passage among them. Ines was very happy with the initiative because not only did it strengthened her ties with the community but also opened up opportunities for the future, the kichwas wanting to renew the experience :).

      0 comments  |  Login to leave a comment
  • la reserve de Cuyabeno/ Cuyabeno reserve

      23 July 2019
    Main image

    In French (English version further below):

    Début Juin, nous sommes partis pour quelques jours dans le coeur de la foret amazonienne, la réserve de Cuyabeno qui est un endroit fantastique pour voir la vie sauvage et notemment le tres rare et énigmatique dauphin rose d'Amazonie. Nous avons eu la chance de partir avec un guide passionné et tres doué pour dénicher les animaux dans l'épaisse végétation (ou l'art de la survie est le cammouflage) qui borde les nombreux cours d'eau et lagunes que nous sillonnions tous les jours en pirogue. Pour atteindre notre camp de base qui se trouvait sur une ile au centre de la reserve (en territoire Sionas), nous avons parcouru plus de deux heures de piroque le long de la riviere Cuyabeno. Deja nous avions pu observer quatre especes de singes dont les deux plus gros de la foret, le singe hurleur et le singe laineux.

    Mais ce n'etait qu'un debut car au total nous avons observé une espece de paresseux et 8 especes de singes (dont le plus petit au monde, le ouistiti pygmés, tres difficile a apercevoir, il pese a peine 100g, mais grace aux jumelles de Jerome on a pu bien les observer).

    Durant nos nombreuses petites excursions de jour comme de nuit, nous avons eu la chance de voir (et de toucher parfois!) beaucoup de reptiles (anacondas, boas, viperes et caimans) et rainettes (qui sont tres bavardes la nuit!).

    Nous avons pu remarquer que la reine de la foret est bien la fourmi. Elles sont absolument partout et sont de toutes tailles; certaines ne font que quelques mm de long, d'autres comme les "conga" sont gigantesques (plus de 3cm de long et les filles en avaient une peur bleu!) et peuvent infliger des douleurs telle que l'on peut perdre connaissance. Janette s'est fait piqué par une 'fire ant' qui lui a enflé la nuque pendant plusieurs jours, 100 piqures de ces fourmis aggressives peuvent causer la mort. D'autres sont plus innoffensives comme celles que l'on peut écraser sur la peau pour en faire un anti-moustique et nous goutames meme du bout des levres des fourmis qui ont le gout de citron! Notre guide nous montra aussi comment des fourmis légionaires peuvent etre utilisées comme des points de sutures! On leur fait saisir le bord d'une plaie avec leur mandibules qui agissent comme des agrafes chirurgicales naturelles. Ensuite le corps de la fourmi est séparé de sa tete qui reste attachée a la plaie comme une suture jusqu'a ce que la blessure se cicatrise! Nous admirions aussi les papillons géants de toutes les couleurs dont un en particulier que nous voyions souvent traverser les cours d'eau et qui etait d'un bleu azur magnifique!

    Et puis bien sur le dauphin rose, que nous vimes a plusieurs reprises, tantot en groupe de deux ou trois et en compagnie de morues d'amazonie (un poisson impressionant de 3 metre de long), tantot solitaire que nous pouvions suivre en piroque sur des kilometres. Ils etaient tres diffiicle a observer car apparaissaient tres furtivement a la surface pour respirer toutes les 30-60s et il etait difficile de prédire ou ils reapparaitraient ensuite apres chaque plongée. Mais a chaque rencontre nous avions conscience de vivre un moment magique avec un animal si rare et aussi tres discret (il ne joue pas et ne saute que tres rarement contrairement a ses cousins marins).

    Tous les soirs nous avions pour habitude d'aller en piroque admirer le coucher du soleil au milieu de la lagune la plus proche et aussi nous rafraichir en plongeant en son centre qui, selon notre guide, n'etait pas frequenté par les caimans contrairement aux berges! Le premier jour nous n'etions pas tres rassurés et Anouk etait persuadée qu'elle ne pourrait jamais y nager, mais en voyant les locaux s'y baigner sans crainte, nous avons surmonté nos peurs et les filles sont tres fieres de pouvoir dire qu'elles ont nagé dans des eaux infestées de caimans!

    Nous habitions pres d'un village sionas (tribu anciennement redoutée pour ses flechettes imbibées de curare) , Puerto Bolivar, qui reunit une quinzaine de familles (a peu pres 150 personnes). Il y a une école qui rassemble deux autres communautés proches, 90% des enfants vont a l'ecole primaire mais tres peu continuent leurs etudes apres. Cela fait depuis 1636 que cette tribu sionas est en contact avec le monde exterieur, ils partagent leur territoire avec une autre tribu que l'on appelle les "secoyas". Leur language est le paikoka. L'aliment de base est la yuca, une sorte de tubercule qu'ils utilisent un peu comme la pomme de terre . Ils en font une farine aussi pour faire des petits pain plats et des galettes cuites au feu de bois sur des plats en terre fabriqués par eux meme.

    Nous avons eu l'honneur de rencontrer Delio, un des rares chamanes qui existent encore dans cette partie de l'Amazonie. C'est un chef spirituel et guérisseur et qui se présente comme l'intermediaire entre l'humanité et les esprits de la nature. Delio vient d'une famille de chamane et a appris l'art de preparer l'Ayahuasca, une boisson qui lui permet d'acceder a un niveau superieur de conscience et d'ou il puise beaucoup de ces connaissances. Pour detenir toutes les connaissances ancestrales, il lui a fallu apprendre des l'age de 8 ans et fut seulement consacré a l'age de 39ans!

    Les chamanes sont aussi les gardiens de l'environnement car leur survie en dépend et il nous confia que pour sauver la foret dans le cours terme, il voyait dans l'eco-tourisme une solution et une alternatives au developpement sauvage et demesuré des compagnies petrolieres, forestieres et minieres qui ont déja détruit et pollué de grandes surfaces de foret et fait disparaitre des peuples (au nord de l'amazonie equatorienne) en l'espace de quelques decennies. La plupart ont vécu un terrifiant démantèlement culturel et social. Ceux qui restent, souvent très conscients de ce qui les attend, luttent pied à pied pour leur survie et leur dignité.

    En anglais:

    In early June, we spent a few days in the heart of the Amazon forest, in the Cuyabeno reserve which is a fantastic place to see the wildlife and especially the very rare and enigmatic Amazon river pink dolphin. We had the chance to go with a passionate guide who was very efficient at finding animals in the thick vegetation (where the art of survival relies on camouflage) which borders the many rivers and lagoons that we explored everyday in canoe. To reach our base camp which was on an island in the center of the reserve (in Sionas territory), we traveled more than two hours in canoe along the river Cuyabeno. Already on our way down, we saw four species of monkeys among which were the two largest of the forest, the howler monkey and the woolly monkey.

    But it was only a beginning because in total we saw one species of sloths and 8 species of monkeys (one of them was the smallest in the world, the Pygmy marmoset, it was very difficult to see, it weighs barely 100 g, but thanks to Jerome's binoculars we were able to observe them well).

    During our many small day and night expeditions, we had the chance to see (and sometimes touch!) many reptiles (anacondas, boas, vipers and caimans) and tree frogs (which are very chatty at night!).

    We have noticed that the queen of the forest is the ant. They are absolutely everywhere and are of all sizes; some are only a few mm long, others like the "conga" are gigantic (more than 3cm long and the girls were pretty scared of them!) and can inflict pain such that one can lose consciousness. Janette has been stung by a 'fire ant' that has swollen her neck for several days, 100 bites of these aggressive ants can cause death. Others are more harmless like those that can be crushed on the skin to make a mosquito repellent and we even tasted some ants that tasted like lemon! Our guide also showed us how surgeon ants can be used as stitches! They are made to seize the edge of a wound with their mandibles that act as natural surgical staples. Then the body of the ant is twisted off its head which remains attached to the wound as a stitch until the wound heals! We also admired the giant butterflies of all colors including one in particular that we often saw crossing the rivers and which was a beautiful azure blue!

    And then of course the pink dolphin, which we saw several times, sometimes in groups of two or three and accompanied by the Amazon cod (an impressive fish 3 meters long), sometimes solitary that we could follow in canoe for many kilometers. They were very difficult to observe because they appeared very furtively on the surface to breathe every 30 to 60 seconds and it was difficult to predict where they would reappear after each dive. At each encounter we were aware that we were living a magical moment with an animal so rare and also very discreet (it does not play and jumps very rarely unlike his sea cousins).

    Every evening we went in canoe to admire the sunset in the middle of the nearest lagoon and also refresh ourselves by diving in its center which, according to our guide, was not frequented by the caimans unlike the banks! The first day we were not very reassured and Anouk was convinced that she could never swim there, but seeing the locals swimming, we overcame our fears and the girls are very proud to be able to say that they swam in water infested with caimans!

    We lived near a tribe called the Sionas (tribe formerly dreaded for its darts soaked in curare) where live together about fifteen families (about 150 people). There is a school that kids from two other nearby communities go to, 90% of the children go to primary school but very few continue their studies after. Since 1636 this tribe has been in contact with the outside world, they share their territory with another tribe known as the Secoyas. Their language is Paikoka. The staple food is yuca, a kind of tuber that they use a bit like potatoes. They also make a flour out of it to make flat rolls and crepes cooked on a wood fire in clay dishes made by themselves.

    We also had the honor of meeting Delio, one of the few shamans living in this part of the Amazon. He is a spiritual and healing leader who presents himself as the intermediary between humanity and the spirits of nature. Delio comes from a shaman family and learned the art of preparing Ayahuasca, a drink that gives him access to a higher level of consciousness and from which he draws a lot of his knowledge. To hold all the ancestral knowledge, he had to learn from the age of 8 and only became a shaman at the age of 39!

    The shamans are also the guardians of the environment because their survival depends on it and he told us that to save the forest in the short term, he saw in eco-tourism a solution and an alternative to the uncontrolled development of the oil, forest and mine companies that have already destroyed and polluted large areas of forest and provoked the disappearance of many tribes (especially in the north of the Ecuadorian Amazon forest) in the space of a few decades. Most experienced a terrifying cultural and social dismantling. Those who remain, often very aware of what awaits them, fight for their survival and their dignity.

      0 comments  |  Login to leave a comment
  • Petite escapade au sud de la Colombie/Short trip into the south of Colombia

      8 July 2019
    Main image

    In French (English version further below):

    Nous sommes donc partis pour faire un petit tour dans le sud de la Colombie, la raison principale etant de renouveler notre visa de 3 mois a notre retour en Equateur. Nous avons passe la frontiere (3000m d'altitude) entre Tulcan (Equateur) et Ipiales (Colombie), ou d'ailleurs une file a n'en plus finir de venezueliens attendaient patiemment leur tour pour tenter leur chance en Equateur.

    Notre premiere etape se situait a Las Lajas (près d'Ipiales). A cet endroit ce trouve une eglise catholique interessante a visiter tant par son histoire que par sa constuction spectaculaire au dessus du canyon de la riviere Guaitara. Cette basilique du style gothique appelee "nuestra Senora de las Lajas" fut construite entre 1916 et 1949 dans la roche et se trouve perchée a une centaine de metre au dessus de la riviere en s'appuyant sur la paroi opposee par un pont massif d'une vingtaine de metres de long. Elle fut edifiée a l'exact emplacement de l'apparition en 1754 de la vierge Marie devant une petite amérindienne sourde et muete qui a la suite retrouva l'usage de la parole et qui meme plus tard fut rescussitée alors que sa mere priait sur le lieu de l'apparition pour que sa fille revienne a la vie . Apres ce miracle, l'image de la vierge portant son fils Jesus fut gravée dans la roche d'une facon qui est a ce jour toujours inexpliquée (pas de peintures, pas de pigments, les couleurs semblent venir de la roche meme!). Nous avons visité la crypte qui a été transformée en musée ou sont presentés l'histoire de la vierge et du sanctuaire, l'art precolombien de la region et aussi l'art ecclesiastique sous forme de tableaux et vetements religieux. A la nuit tombante, la basilique s'illumine de toutes les couleurs qui changent a intervalles reguliers. C'est tres beau.

    Nous poursuivîmes ensuite notre chemin vers le nord (en bus bien sur) le long de la route panaméricaine sur l'altiplano ou la cordillere descend graduellement et se divise en trois branches dont la plus massive, la branche orientale, s'étend jusqu'au Venezuela. le paysage est tres escarpé et spectaculaire. Apres 11h de bus, nous arrivâmes a Popayan.

    Cette ville se trouve a peu pres a 1800m d'altitude, au sud ouest du pays (entre la branche ouest et centrale de la cordillere). On y ressent,d'ailleurs, un peu plus la chaleur tropicale.

    On la nomme aussi la "ville blanche" car le centre ville est formidablement preservé (malgré les tremblements de terre, notemment celui de 1983) et la plus part des maisons coloniales et eglises sont recouvertes d'enduits blancs.

    Apres ce petit bain d'architecture coloniale espagnole aux magnifiques places superbement illuminées la nuit, nous reprîmes la route cette fois dans un petit van, beaucoup plus adapté aux routes sinueuses et abimées qui plongent vers l'est de la Colombie en direction de San Agustin, un petit village situé sur la partie orientale de la cordillere. La route fut longue et pénible mais nous avons traversé le superbe parc national de Purace (et la musique dans le van etait agréable et enjouée!) La végétation est variée entre le páramo (zone de haute montagne) et le versant est qui est recouvert de forets a perte de vue et qui redescend vers San Augustin (le tapir, jaguar et l'ours a lunette sont les animaux vedettes protegés dans cette zone magnifique) puis vers la foret amazonienne. On nous a raconté qu'il y a une quinzaine d'années il etait dangereux de s'aventurer dans cet endroit a cause des forces rebelles qui sévissaient dans la region, aujourd'hui la zone est pacifiée, mais il y a beaucoup de controles militaires. Apres 5h de route cahotique, nous arrivâmes enfin a destination, les filles etaient soulagées car elles ont eu mal au coeur une bonne partie de la route (Janette se souvient de ce voyage comme le pire de tous!). Le jeune chauffeur allait vite et distribuait des sacs plastiques au gens malades dans le van (il ne s'arretait pas pour autant), chacun prenait son mal en patience. Le mal de coeur semble etre la norme sur ce genre de piste sinueuse! San Augustin est une petite ville aux batiments blancs avec les fondations peintes en vert foncé, cette homogénéité des couleurs est tres jolie.

    Nous trouvâmes un hotel en dehors du village ou nous allions cohabiter pendant quelques jours avec un magnifique ara bleu et jaune qui parfois plongeait sur les gens (surtout les femmes!) quand ils passaient un peu trop pres de lui!

    San Augustin est située dans une vallée ou des centaines de statues megalithiques d'origines inconnues (dont la plus haute s'eleve a plus de 7m de haut) sont dispersées en petits groupes de part et d'autre des gorges de la riviere Magdalena, sur une surface de 50km2. Nous avons passés quelques journées epuisantes a chercher les sites megalithiques mal signalés dans une campagne tres collineuse sous un soleil de plomb et des pluies diluviennes soudaines. Ca en vallait la peine car ces sculptures datent d'environ 2500 ans et sont magnifiquement conservées; certaines ont meme retenu leurs pigments.

    Apres quelque jours, nous reprimes notre chemin vers le sud sur le pont arriere d'une camionette. Nous avons regretté ce choix quand nous avons vu la fumé noire sortir du pot d'échapement; comme nous, les pauvres motocylistes nombreux en prenaient plein les poumons! Apres 2 h de route inconfortable, nous nous sommes retrouvés au pied de la cordilliere et en bordure de la foret tropicale a 600m d'altitude dans la petite ville de Mocoa. Nous avons passé deux jours au lieu dit 'al fin del mundo' ou nous avons trouvé un petit backpacker sympa. Nous avons entrepris une randonnée tout en montée (dans une chaleur moite) avec un guide appelé 'Jesus' qui nous emmena au sommet d'une cascade si haute (85m de hauteur) qu'il est impossible d'en voir le bas sans s'amarrer au rocher a l'aide de harnais. Le retour en descente était tres boueux, glissant et difficile, a la fin de la journée, nous etions epuisés!

    Nous avons aussi visité un centre d'accueil pour les animaux blessés (ou sauvés du braconnage) et les filles ont eu la bonheur de toucher un des petits singes qui vivent la en liberté. A noter qu'il etait tres interessant de voir pour la premiere fois des animaux emblematiques de l'amazonie, comme le jaguar, le tapir etc...

    C'est durant la derniere soiree passée a Mocoa que nous avons feté les 47 ans de Jerome dans un des rares petits restaurants locaux dont la specialtité etait le chorizo fait maison; malheureusement les saucisses etaient tellement remplies de morceaux de gras durs qu'elles en etaient inmangeables (les locaux semblaient pourtant en raffoler!)

    Le lendemain nous repartions vers la frontiere avec l'Equateur dans la zone tropicale de l'amazonie et nous nous arretames a l'Ago Agria d'ou nous sommes partis pour quatre jours memorable vers Cuyabeno, en plein coeur de la foret amazonienne, endroit réputé pour la grande diversité des especes que l'on peut y rencontrer. Nous en parlerons plus en detail dans le prochain episode :)

    En anglais:

    So we left for a small journey in southern Colombia, the main reason being to renew our 3 month visa upon our return to Ecuador. We crossed the border (3000m altitude) between Tulcan (Ecuador) and Ipiales (Colombia), where a row of endless Venezuelans were patiently waiting their turn to try their luck in Ecuador.

    Our first step was at Las Lajas (near Ipiales). there is an interesting catholic church to visit both by its history and by its spectacular construction above the canyon of the river Guaitara. This basilica of Gothic style called "nuestra Senora de las Lajas" was built between 1916 and 1949 in rock and is perched a hundred meters above the river, supported on the opposite side by a massive bridge of twenty meters long. It was built at the exact location of the apparition in 1754 of the Virgin Mary in front of a deaf-mute Amerindian who regained her hearing and speech and also later, while dead, resurrected while her mother was praying for her daughter to come back to life at the place of the apparition . After this miracle, the image of the Virgin carrying her son Jesus was engraved in the rock in a way that is still unexplained (no paintings, no pigments, the colors seem to come from the rock itself!). We visited the crypt which has been transformed into a museum where is presented the history of the virgin and the sanctuary, the pre-columbian art of the region and also the ecclesiastical art in the form of paintings and religious clothes. As night falls, the basilica is lit up with all the colors that change at regular intervals. It is very beautiful.

    We then continued our way north (by bus of course) along the Pan-American Highway on the Altiplano where the Cordillera descends gradually and divides into three branches, the largest of which, the eastern branch, extends to Venezuela. The landscape is very steep and spectacular. After 11 hours of bus, we arrived at Popayan.

    This city is about 1800 m above sea level, in the southwest of the country (between the western and central Cordillera). We could feel a little bit more the tropical heat there. It is also called the "white city" because the city center is tremendously preserved (despite the earthquakes, especially that of 1983) and most of the colonial houses and churches are covered with white coatings.

    After this little bath of Spanish colonial architecture with beautiful places superbly illuminated at night, we took the road this time in a small van, much more adapted to the winding and damaged roads that plunge towards the east of Colombia towards San Agustin , a small village located on the eastern part of the Cordillera. The road was long and difficult but we crossed the beautiful Purace National Park (and the music in the van was pleasant and cheerful!) The vegetation is varied between the páramo (high mountain area) and the eastern slope which is covered with forests as far as the eye can see and which goes down to San Augustin (the tapir, jaguar and the spectacle bear are the star animals protected in this magnificent area) then to the Amazonian forest. We were told that about fifteen years ago it was dangerous to venture into this place because of the rebel forces that were raging in the area, today the area is pacified, but there are many military controls. After 5 hours of bumpy road, we finally arrived at destination, the girls were relieved because they were car sick a good part of the trip (Janette says it was the worst drive out of all) ... The young driver distributed plastic bags to the sick people in the van (he was going fast, never stopping the van), everyone went through the trip as if car sickness was normal on this kind of winding track! San Augustin is a small town with white buildings and foundations painted in dark green, this homogeneity of colors is very pretty.

    We found a hotel outside the village where we would live for a few days with a beautiful blue and yellow macaw that sometimes plunged on people (especially women!) when they passed a little too close to him!

    San Augustin is located in a valley where hundreds of megalithic statues of unknown origins (the highest of which rises to more than 7m high) are scattered in small groups on both sides of the Magdalena river gorges, over 50km2. We spent a few exhausting days searching for megalithic sites poorly signed in a very hilly countryside under a blazing sun and sudden rains. It was worth it because these sculptures date back about 2500 years and are beautifully preserved; some even retained their pigments.

    After a few days, we resumed our way south on the deck of a ute. We regretted this choice when we saw the black smoke coming out of the exhaust pipe; like us, the numerous motorcyclists around us would breath in plenty of it! After 2 hours of uncomfortable road, we found ourselves at the foot of the cordilliere and at the edge of the tropical forest at 600 m of altitude in the small town of Mocoa. We spent two days at the place called 'al fin del mundo' where we found a nice little backpacker. We started a hike uphill (in the muggy air) with a guide called 'Jesus' who took us to the top of a waterfall so high (85m high) that it is impossible to see the bottom without harnessing yourself. The return downhill was very muddy, slippery and difficult, at the end of the day, we were exhausted!

    We also visited an animal rescue center and the girls were lucky enough to touch one of the small monkeys that live there in freedom. It was very interesting to see for the first time emblematic animals of the Amazon, such as jaguar, tapir etc ...

    It was during the last evening spent in Mocoa that we celebrated Jerome's 47th birthday in one of the few small local restaurants whose specialty was homemade chorizo; unfortunately the sausages were so full of bits of hard fat that they were inedible to us (unlike the locals who seemed to enjoy them!).

    The next day we went back to the border of Ecuador in the amazonian zone and we stopped at Ago Agria, from where we started four memorable days in Cuyabeno, in the heart of the Amazonian forest, a place renowned for its great diversity of species. We will talk about this in the next update :)

      0 comments  |  Login to leave a comment
  • San Antonio, Intag

      17 June 2019
    Main image

    In French (English version further down):

    Apres nos quelques jours passés a Otavalo, nous sommes partis en bus pour le village de Cuellaje dans la province d'Intag. La route est tres sinueuse, traversant l'ouest de la cordillere des Andes, le paysage est spectaculaire. Les 30 derniers kms se font sur des routes pavées en tres mauvais etat (nids de poules, glissement de terrain) et de plus en plus etroites avec des precipices dont on ne voyait pas le fond, parfois il n y avait meme pas un metre entre le bus et le ravin! Camions et bus se croisaient, il fallait s'arretter, parfois meme reculer pour laisser passer... Cuellaje est le dernier village sur cette route du bout du monde mais ne representait qu'une etape pour nous. Il fallait continuer en pick up sur des routes de terre encore plus endommagees, plus glissantes et plus boueuses... Nous nous sommes arretés au bout d'une heure ou la route etait impraticable et ou il etait convenu qu'Eduardo, notre hote, vienne a notre rencontre pour continuer a pied jusqu'a sa ferme. Le chauffeur reparti et 20 mn plus tard, sous la pluie, Eduardo arriva avec son chien Benji et son cheval Hugo. Nous sommes repartis sous la pluie battante, Hugo chargé de nos sacs, et avons suivi un sentier tout en montée a travers une vegetation luxuriante jusqu a la ferme ou Patricia et le petit Andy agé de deux ans nous attendaient. Ils nous offrirent une soupe bien méritée...

    Nous logions dans une petite cabane hexagonale, tres confortable, a une cinquantaine de metres de la maison et nous nous sommes tres vite adaptés a la vie quotidienne de nos hotes et a l'environnement tres humide et glissant dûs aux fortes pluies quotidiennes que connait cet zone de l'Equateur (a 2400-2600m d'altitude).

    Le matin, nous partions avec Hugo (et Janette sur son dos) travailler au champ de mais et recoltions les haricots qui y poussent tres bien. Nous désherbions a la beche pour planter les petits pois qui poussent egalement en bonne entente avec le mais. Tout se fait a la main dans cette ferme, pas de vehicule, pas de machine.

    Jerome partait couper des peupliers du Nepal avec Eduardo (car ils n'appartiennent pas a la foret et ralentissent le processus de regeneration) a la hache et a la machette!! Des arbres de 30 a 40 cm de diametre!! Ca lui a coûté pas mal d'ampoules..

    Tous les jours il parcourait a pied de grandes distances avec Eduardo pour réparer des clotures, des tuyaux d'irrigation bouchés, deplacer les taureaux etc... il a pu ainsi explorer l'ensemble de la proprieté tres arpentees et qui est recouverte a 60% de forets. Chaque jour s'apparentait a une véritable mini-expedition ou ils devaient parfois se frayer des passages a la machete, souvent sous la pluie battante, pour acceder a la partie haute de la ferme ou l'essentiel du travail se trouvait...

    Pendant ce temps nous aidions Patricia a couper le bambou pour nourrir les "cuyes" (cochons d'Inde qu'ils consomment) et pour aussi construire une cloture autour du jardin potager afin de le proteger des poules. Nous allions aussi separer les veaux de leur mamans le matin ou le soir pour pouvoir prendre un peu de lait. Ce qui n'etait pas une mince affaire car elles vivent en quasi liberte et ne se laissent pas faire aisement, meme avec les pattes arrieres attachées, elles se débattaient parfois tellement qu'il fallait abandonner l'idee de les traire.

    Patricia est reputée pour ses talents de tisserande et les gens viennent de tout le pays pour apprendre l'art de tisser principalement des paniers (de toutes sortes et de toutes tailles). Nous avons donc eu l'opportunité d'apprendre sa méthode de tissage avec les filles et de confectionner des petits paniers. Patricia est tres douce et c'est un bonheur d'apprendre avec elle. Elle vient d'une famille pauvre et nombreuse ou tres tot il a fallu travailler dur pour survivre. Sa famille, qui est métisse, a fuit dans les annees 70 une vie d'esclave dans les grandes fermes des descendants espagnols et s'est refugiée dans l'une des vallées alors encore inhabitée de cette partie de l'Intag. Beaucoup de métis de tous les horizons sont venus tenter leur chance dans cette region. Les conditions de vie y sont dures mais la terre est fertile et le climat est favorable aux cultures de toutes sortes (cafe, banane, avocats, grenadilla, mais, haricots, petits pois etc...)

    Elle vit donc avec Eduardo, un anglais qui a trouvé son petit paradis mais qui se bat continuellement avec d'autres locaux pour protéger leurs terres et la réserve avoisinante "Cotocachi-Cayapas". En effet la deforestation illegale bat son plein et les projets miniers menacent cet ecosysteme fragile et unique.

    Des compagnies canadiennes, australiennes et chiliennes ont acheté une partie de la foret et des terres agricoles pour extraire du cuivre.

    Selon lui la terre a été vendue illegalement par le gouvernement precedent et ils comptent exproprier les gens de leurs terres. Eduardo est concerné aussi par l'expropriation et se bat avec d'autres locaux pour eviter cette catastrophe.

    On le sentait tres préoccupé et soucieux durant notre sejour car les pressions et les menaces se font de plus en plus ressentir. Evidemment les compagnies puissantes savent y faire pour diviser la population en promettant de creer des emplois et en offrant des salaires le double du salaire moyen (qui est a peu pres de $400/mois). N'etant pas reconnu comme une ethnie particuliere (car métis), il est difficile pour cette communaute de s'organiser et de faire valoir des valeurs et des droits a la terre ancestrale comme le font si bien les Quichuas.

    Nous retiendrons de cette semaine passée avec nos hotes une vie simple et dure en labeur mais satisfaisante car Eduardo et Patricia sont les gardiens de cette environnement unique et se donne la mission de conserver intacte ces forets humides primaires et aussi replanter et laisser se régénerer d'anciennes zones agricoles.

    Nous nous souviendrons aussi des bons petits plats bio de Patricia qui est une cuisiniere hors pair faisant beaucoup a partir de ce que la ferme produit (fromage, soupes de legumes delicieuses, petits pains et autres preparations a base de mais tels que les quimbolitos, humitas, empanadas...).

    Nous avons quitté a pied ce lieu au petit matin, bien entendu sous la pluie :), dans le noir complet pour retrouver le voisin et sa camionnette un peu plus bas dans la vallée qui nous ammena a Cuellaje, au depart du bus de 6h. Anouk, chargée de sa guitare et de son gros sac a dos nous a fait une belle glissade, tete la premiere dans la boue! Une belle maniere de terminer notre sejour:)

    Destination prochaine, la Colombie!

    En anglais:

    After a few days spent in Otavalo, we went by bus to the village of Cuellaje in the Intag province. The road is very windy, crossing the western side of the Andes, the scenery is spectacular. The last 30 kms are paved, in very bad condition (holes, landslides) and get narrower and narrower with deep precipices, sometimes there was not even a meter between the bus and ravine! Trucks and buses were crossing each other, we had to stop, sometimes we even had to back up to pass ... Cuellaje is the last village on this road at the end of the world but was only a step for us. We had to continue in a ute on dirt roads that were even more damaged, more slippery and more muddy ... We stopped after an hour where the road was impassible and where Eduardo, our host, was meant to meet us to continue on foot to his farm. The driver left and 20 minutes later, in the rain, Eduardo arrived with his dog Benji and his horse Hugo. We left in the pouring rain, Hugo loaded with our bags, and followed a climbing path through lush vegetation to the farm where Patricia and two year old Andy were waiting for us. They offered us a well deserved soup ...

    We stayed in a small hexagonal hut, very comfortable, about fifty meters from the house and we quickly adapted to the daily life of our hosts and the very wet and slippery environment due to the daily heavy rains in this part of Ecuador (2400-2600m of altitude)

    In the morning, we would go with Hugo (and Janette on his back) to work in the corn field and harvest the beans that grow very well there. We weeded in order to plant peas that grow also very well with corn. Everything is done by hand in this farm, no vehicle, no machine.

    Jerome would leave to cut poplars of Nepal with Eduardo (because they do not belong to the forest they slow down the process of regeneration) with an axe and a machete !! Trees of 30 to 40 cm in diameter !! It gave him a lot of blisters ..

    Every day he walked long distances with Eduardo to repair fences and clogged irrigation pipes, move the bulls etc ... he was able to explore the entire property which is very steep and covered with 60 % of forest. Each day was like a real mini-expedition where they sometimes had to make their way through with the machete, often in the pouring rain, to reach the upper part of the farm where most of the work was ...

    Meanwhile we helped Patricia to cut bamboo to feed the "cuyes" (guinea pigs that they eat) and also to build a fence around the vegetable garden to protect it from the hens. We would also go to separate the calves from their mums in the morning or evening in order to take a bit of milk. This was not an easy matter because they live in semi liberty and do not behave. Even with the back legs attached, they sometimes struggled so much that it was necessary to abandon the idea of ​​milking them.

    Patricia is known for her weaving skills and people come from all over the country to learn the art of weaving baskets of all kinds and sizes. So with the girls, we had the opportunity to learn how to weave and make small baskets. Patricia is very sweet and it was a pleasure to learn with her. She comes from a poor and big family where very young she had to work hard to help her family to survive. Her family, who is Métis, fled in the 1970s from slavery conditions in the large farms of the Spanish descendants and took refuge in one of the uninhabited valleys of this part of Intag. Many Métis from all over came to try their luck in this region. The living conditions are hard but the land is fertile and the climate is favorable for crops of all kinds (coffee, banana, avocado, grenadilla, corn, beans, peas etc ...)

    She lives with Eduardo, an Englishman who has found his little paradise but who is continually fighting with other locals to protect their lands and the nearby reserve "Cotocachi-Cayapas". In fact, illegal deforestation is in full swing and mining projects are threatening this fragile and unique ecosystem.

    Canadian, Australian and Chilean companies have purchased part of the forest and farmland to extract copper.

    According to him the land was sold illegally by the previous government and they intend to expropriate the people from their lands. Eduardo is also concerned by the expropriation and fights with other locals to avoid this catastrophe.

    We could see he was preoccupied and concerned during our stay because he felt pressures and threats more and more. Obviously, powerful companies can divide the population by promising to create jobs and by offering wages twice the average wage (which is about $ 400 / month). Not being recognized as a particular ethnic group (being metis), it is difficult for this community to organize itself and defend its values, ​​and its rights to the ancestral land, as the Quichuas do so well.

    We will remember this week spent with our hosts, a simple life and hard work but satisfactory because Eduardo and Patricia are the guardians of this unique environment and they give themselves the mission to keep intact these primary wet forests and also replant and let regenerate old agricultural areas.

    We will also remember the good organic dishes of Patricia who is a great cook, making a lot from what the farm produces (cheese, soups with delicious vegetables, bread rolls and other preparations made out of corn such as quimbolitos , humitas, empanadas ...).

    We left this place early in the morning in the dark (and of course in the rain) to meet the neighbor with his van further down the valley who took us to Cuellaje, to the 6 o'clock bus. Anouk who was loaded with her guitar and heavy bag, slipped and fell face first into the mud! This was a good way to end our journey here:)

    Next destination, Colombia!

      0 comments  |  Login to leave a comment
  • Otavalo

      5 June 2019
    Main image

    Nous avons passe trois jours a Otavalo, ou se tient le plus grand marche indigene artisanal de l'Amerique du Sud et qui date d'une epoque anterieure aux Incas ou s'echangeaient les produits de l'Amazonie et de la Cordillere des Andes. De nos jours, beaucoup d'indigenes Quichua de la region d'Imbabura se rassemblent sur "la plaza de los Ponchos" tous les mercredis et weekend pour y vendre toutes sortes de textiles, vetements (certains sont encore faits mains a partir de laine d'alpagas et de moutons) et objets artisanaux. Nous avons pu y voir beaucoup de tentures, des vetements aux broderies multicolores, des couvertures, des sacs divers, des peintures, des sculptures, des chapeaux en feutre, des tapis, des objets en cuir etc... Le marché est d'une richesse et diversité sans pareilles et attire un monde fou venant des quatres coins de l'Equateur et au dela.

    Nous avons visité une fabrique artisanale ou les metiers a tisser sont encore utilisés pour faire des tentures et couvertures avec des dessins typiques representant des paysages, animaux et hommes en habits traditionnels. On a assiste a la preparation de la laine brute a l'aide de brosses aux poils metalliques pour ensuite la filer a l'aide d'une machine artisanale actionnée par une roue que l'on tourne a la main. Janette est fascinée par ces machines d'un autre temps et veut toutes les essayer!

    Il y a aussi un grand marché aux animaux a l'exterieur de la ville. Pour nous y rendre nous avons pris un bus local dans lequel certains passagers appartenaient plutot au regne animal!! Le marché est une veritable foire aux animaux ou toutes sortes d'especes se cotoient pele mele dans une totale cacophonie. Certains sont attachés, d'autres sont en cage, parfois en plein soleil et attendent d'etre vendus aux plus offrants. D'autres déambulent tranquillement dans les allées et n'ont pas l'air d'apartenir a qui que ce soit.. Certaines personnes semblent faire le deplacement juste pour vendre un coq ou un lapin. A notre plus grande surprise, il n y avait ni lamas, ni alpagas.

    Nous retiendrons de cette folle matinée ou les animaux ne sont pas forcément tres bien traités que le marché aux animaux semblent etre un lieu d'une importance vitale pour la population locale. Il permet aux plus démunis de subsister en vendant de temps en temps leurs surplus d'elevage de petits animaux tels les cochons d'Inde, poulets, canards, pintades etc...

    Nous avons aussi consacré une journée a visiter les alentours et aller admirer une caldera, la "laguna Quicocha", située sur la bordure sud-est de la reserve ecologique Cotocachi-Cayapas a plus de 3300m d'altitude. La foret humide qui l'entoure represente l'une des dernieres de la sortes et s'étalent sur plus de 200000 hectares de la montagne a la mer. Elle comprend huit ecosystemes qui renferment une extraordinaire biodiversité mais qui est malheureusement menacée par la deforestation illegale et les compagnies minieres etrangeres qui veulent exploiter l'or et le cuivre de ces regions riches en mineraux. Nous en reparlerons plus en details au prochain episode car nous sommes aller vivre dans une petite ferme biologique qui se situe au sud-ouest de la reserve (a 2600m d'altitude) et dont le proprietaire, Eduardo, lutte sans cesse pour preserver cet ecosysteme unique (foret humide de montagne) qui est mis a mal par un systeme corrompu...

    En anglais:

    We spent three days in Otavalo where the largest indigenous traditionel market in South America is held. It dates from the times before the Incas when products of the Amazon and the Andean Cordillera were exchanged. Today, many indigenous Quichua of the Imbabura area gather on the "Plaza de los Ponchos" every Wednesday and weekends to sell all sorts of textiles, clothing (some are still hand made from alpaca and sheep wool) and handicrafts. We were able to see many beautifully hand made wall hangings, clothing with colorful embroidery, blankets, various types of bags, paintings, sculptures, felt hats, carpets, objects made of leather etc ... The market is a place of unparalleled diversity and attracts a huge crowd coming from all corners of Ecuador and beyond.

    We visited an artisanal workshop where weaving is still used to make wall hangings and blankets with typical designs representing landscapes, animals and people in traditional clothes. The freshly shawn wool was worked with a metallic brush and then spinned with a hand-operated machine. Janette was fascinated by these machines from another time and wanted to try them all!

    There is also a large animal market outside the town. To get there we took a local bus in which some passengers rather belonged to the animal kingdom!! The market is a huge show with a great variety of animal species displayed in a complete chaotic way. Some were tied up, others were in a cage (sometimes exposed to the sun), waiting to be sold to the highest bidder. Others walked quietly down the alleys and did not seem to belong to anyone. Some people seemed to be coming just to sell one rooster or one rabbit. To our surprise, there were no llamas or alpacas.

    We will remember from that chaotic morning (where the animals are not necessarily well treated) that the market seems to be a place of vital importance for the local people. It allows the most unprivileged people to survive by selling from time to time their surplus breeding of small animals such as guinea pigs, chickens, ducks, turkeys etc ...

    We also spent a day visiting the surroundings and went to see a caldera, the "Laguna Quicocha", located on the southeast side of the ecological reserve Cotacachi-Cayapas at more than 3300m of altitude. The rain forest that surrounds it, represents one of the last of its kinds and spreads over more than 200,000 hectares from the mountain to the sea. It includes eight ecosystems that contain an extraordinary biodiversity but is unfortunately threatened by illegal deforestation and foreign mining companies which want to exploit the gold and copper in this rich mineral region. We will develop more on this subject in the next update as we went to live in a small organic farm which is located south-west of the reserve. The owner, Eduardo, constantly fights against a corrupted system to prevent this unique environment (cloud forest) from disappearing.

      0 comments  |  Login to leave a comment
  • Fin de notre sejour a San Clemente/End of our time at San Clemente

      16 May 2019
    Main image

    In French (English version further down):

    Nous sommes maintenant partis de San Clemente ou nous sommes tres heureux d'avoir passé un mois avec cette charmante petite famille quichua pleine de ressources et d'espoir pour leur avenir. En effet, ce n'est qu'a partir des années 1975-80, qu'ils ont pu s'emanciper d'une vie tres dure au service des riches proprietaires terriens de descendance espagnole. Ils ont su s'organiser et travailler tres dur pour pouvoir racheter petit a petit des terres et ainsi devenir autonomes, pratiquant des methodes agricoles anciennes, respectueuses de l'environnement, tout en conservant leur patrimoine culturel. Un bel exemple de perseverance et de sacrifice (de la part des anciens).

    Durant notre séjour ici, nous avons exploré les environs (comme d'habitude, je vais essayer de suivre l'ordre des photos de la "gallery" :-)) et avons découvert Ibarra d'un peu plus pres, en particulier le vieux quartier colonial qui est tres bien conservé et qui parait tres agreable a vivre.

    Il y a beaucoup d'églises aux coeurs richement decorés, avec beaucoup de sculptures et peintures du Christ, montrants les innombrables blessures ensanglantees sur sa tete et son corps, c'est tres impressionant.

    Les quartiers populaires d'Ibarra sont tres animés et bruyants. les rues grouillent de monde, beaucoup semblent démunis et essayent de vendre quelques fruits, légumes, vetements, animaux etc... Certains mendient. Les filles, le coeur sur la main, veulent donner des sous a tout le monde! Meme dans les bus, il y a un va et vient constant de gens qui montent pour vendre bonbons, glaces et produits miracle de toute sortes.

    Nous voyons une multitude d'activités dans les rues et les filles se sont fait faire des bracelets colorés avec leur nom inscrit dessus par "Miguel" qui utilise un metier a tisser qu'il a fabriqué lui meme!

    Un jour, nous sommes tombés sur une parade qui avait pour theme l'education des enfants et nous avons la surprise de voir des jeunes filles et garcons en déguisement, danser sur des rythmes de musique sud americaine.

    Le marché permanent d'Ibarra est tout aussi impressionnant, un dédale d allées tres etroites qui ressemble a un veritable capharnaum, ou milles choses sont entassées sur des étales et ou tout, absolument tout se vend. Les odeurs de fruits pourris et de poissons séchés n'ont pas trop plu aux filles...

    Nous avons exploré les volcans avoisinants, Imbabura (4630m) qui etait celui situé juste au dessus de notre tete et qui domine toute la vallée ou nous vivions, et Cayembe (5790m, le 3e plus haut volcan d'Equateur) ou nous avons du parcourir 2h de camionette dont a peu pres une heure de chemin cabossé pour nous approcher au plus pres d'un endroit ou l'on peut observer des condors! Jerome en appercu au loin avec ses jumelles, malheureusement ils ne vinrent pas plus pres de nous, nous etions a 4500m d'altitude et le vent glacial nous gifllait le visage. On a marché pour aller encore plus haut dans les hautes herbes qui piquent (utilisées pour les toits traditionnels) et on s'est allongé pour se protéger du vent qui remontait la vallée. Nous avons eu du mal a prendre notre souffle, l'oxygene se fait rare a cette altitude mais la vue etait magnifique et il y avait beaucoup de fleurs de toutes les couleurs. On a vu des taureaux au loin en liberté et qui sont capturés chaque année pour la corrida du 24-25 juin (ici le taureau n'est pas tué lors de la corrida). Apres cette épopée, nous nous sommes relaxés dans une source d'eau chaude abritée un peu plus bas a 3500m d'ou on pouvait observer quelques colibris d'un vert irrisé magnifique.

    Un peu décus de ne pas avoir vu de condors de pres, nous nous sommes rendus au "parque del condor" pres d'Otovalo, un centre d'accueil et d'éducation pour la sauvegarde des rapaces. Plus de 40 especes y sont representées dans de grandes volieres et il y a aussi un spectacle de fauconnerie qui fut tres apprecié des filles. Les oiseaux volaient en frolant la foule pour atterir sur le gant en cuir du dresseur qui nous montra des buses, aigles, chouettes et faucons natifs de l'Equateur. Les filles on meme eu le privilege de tenir un faucon crecerelle.. Nous avons eu aussi le plaisir de voir dans leur grande voliere deux condors. Un petit coup de vent donna l'envie a ces enormes oiseaux de voler vers nous, ce qui nous a permis de les voir de tres pres, ils sont tres impressionnants autant par leur taille (plus de 3m d'envergure) que par leur aspect physique (surtout leur tete sans plume qui est un peu effrayante!)

    Nous avons bien entendu continuer a participer pleinement a la vie de tous les jours; le ramassage du mais, des haricots de varietés diverses qui poussent selon leur methode ancestrale, le tri des grains, le depoussierage et le nettoyage a grande eau du quinoa, le nettoyage du linge au lavoir, le nettoyage de la laine pour la filer etc... Jerome a continué a construire principalement la charpente de la maison de Robert et est aussi allé assister le pere de Roberto, Alberto, a decouper des arbres (deja abatu depuis 4 mois) en planches regulieres a main levee a l'aide d'une tronconneuse! Pas besoin d'une scierie portative!

    Nous avons aussi appris a fabriquer les briques de terre (adobe), de la boue au depart qu'il faut melanger a la paille en pietinant bien jusqu'a ce qu'elle forme une belle consistence homogene. Ensuite il faut bien tasser dans le moule pour former les briques Adobes en mouillant beaucoup les cotés pour ne pas que ca colle. Entre le ramassage de la terre et le remplissage du moule, le processus a pris 3 jours. Une technique qu'on aura hate d'essayer a la maison!

    Nos prochaines nouvelles parleront d'Otavalo et de notre semaine passée dans la foret humide de montagne située dans la region d'Intag du coté ouest de la cordillere des Andes.

    En anglais:

    We have now left San Clemente where we are very happy to have spent a month with this charming Quichua family full of resources and hope for their future. Indeed, it was only from the seventies, that they were able to emancipate themselves from a very hard life at the service of the rich landowners of Spanish descent. They were able to organize themselves and work very hard to buy land gradually and thus become autonomous, practicing old farming methods that are respectful of the environment, while preserving their cultural heritage. A fine example of perseverance and sacrifice (from the elders).

    During our stay here, we explored the surroundings (as usual, I will try to follow the order of the photos of the "gallery" :-)) and discovered Ibarra a little closer, especially the old colonial area which is very well preserved and which seems very pleasant to live.

    There are many churches with very beautifully decorated chancels, with many sculptures and paintings of Christ, showing the innumerable bloody wounds on his head and body, it is very impressive.

    The popular neighborhoods of Ibarra are very lively and noisy. The streets are crowded with people, many seem to be in need and try to sell some fruits, vegetables, clothes, animals etc ... Some are begging. The girls, open handed, want to give money to everyone! Even in buses, there is a constant coming and going of people who go in to sell sweets, ice cream and miracle products of all kinds.

    We saw multitude activities in the streets and the girls were made colorful bracelets with their name written on it by "Miguel" who uses a weaving machine that he made himself!

    One day, we came across a parade that was about the education of children and we enjoyed seeing young girls and boys in costumes, dancing to the rhythms of South American music.

    The permanent market of Ibarra is just as impressive, a maze of very narrow alleys that resemble a real capharnaum, where a thousand things are piled up on stalls and where everything you can think of is sold. The smells of rotten fruits and dry fish did not please the girls ...

    We explored neighboring volcanoes, Imbabura (4630m) which was located just above our head and which dominates the whole valley where we lived, and Cayembe (5790m, the 3rd highest volcano of Ecuador) where we had to go 2h in a ute with about an hour of rough and bumpy roads, to take us near a place where we can observe condors! Jerome saw a couple with his binoculars, unfortunately they did not come closer to us, we were at 4500m above sea level and the icy wind was blowing in our faces. We walked to go even higher in the tall grass (used for traditional roofs) and we laid down in them to protect ourselves from the wind coming up the valley. We had trouble breathing, the oxygen is rarer at this altitude but the view was beautiful and there were many beautiful flowers of different colours. We saw wild bulls in the distance which are caught every year for the corrida on the 24-25th of June (here the bull is not killed during the corrida). After this adventure, we relaxed in a hot spring a little lower at 3500m where we could observe some hummingbirds of a beautiful metallic green

    Because we were a little disappointed by not having seen condors, we went to the "Parque del Condor" near Otavalo, a rescue and education center for the protection of birds of prey. More than 40 species are presented in large aviaries and there is also a falconry show that the girls really enjoyed. The birds flew over the crowd landing on the trainer's leather glove, who showed us buzzards, eagles, owls and hawks, all native to Ecuador. The girls even had the privilege to hold a Kestrel falcon . We also had the pleasure to see in their large aviary two condors. A small gust of wind gave these huge birds the desire to fly towards us, which allowed us to see them very close, they are very impressive as much by their size (more than 3m wingspan) than by their physical appearance (their bare faces are really impressive and the female even has red eyes!)

    We have of course continued to participate fully in the everyday life at San Clemente; harvesting corn, beans of various species that grow according to their ancestral method, the sorting of the grains, the dusting and cleaning of the quinoa with water, the hand washing of the clothes, the cleaning of the wool to then put it on the loom etc ... Jerome continued to build mainly the roof frame of Roberto's house and also went to assist the father of Roberto, Alberto, to cut up trees (already been cut down for 4 months) into regular planks with a chainsaw! No need for a portable mill!

    We also learned how to make clay bricks (adobe). At the beginning we have to mix the mud with the straw by stepping in it with our bare feet until it forms a nice homogeneous consistency. Then you need to press the mud into the mold to form the Adobes bricks by well wetting the frame so that it does not stick. From collecting the soil to filling the mold, the process took 3 days. A technique that we will be eager to try at home!

    Our next update will be about Otavalo and our week spent in the cloud forest located in the Intag region on the west coast of the Andes.

      1 comment  |  Login to leave a comment
    • 14/07/2019 by Peter

      Dear Zita,

      Wonderful descriptions, what remote and interesting places you are going to, definitely off the tourist map ! Vivianne and I have been enjoying your accounts and photos, great experiences for you all to remember for the rest of your lives.. please keep up your bulletins.

      I am taking my girls to Rarotonga for a five/six day holiday, something I have wanted to do for years, we will also fly to Aitutaki for a day to do an amazing (from accounts) six hour lagoon trip to view giant clams, corals etc - all very touristy and expensive, but what the hell, as they say 'you cannot take it with you' !!

      The studio is moving to Henderson very soon, much larger premises which will be good for the boys but a lot further for me to travel to and from, but have to roll with the changes.

      Love, Peter.

  • Un peu plus sur notre vie a San Clemente/more about our life at San Clemente

      28 April 2019
    Main image

    Voila plus de deux semaines que nous sommes chez nos hotes Laura et Alberto, qui vivent avec leurs trois fils: Giovani, Robert et Vladimir. Robert est marié avec Lourdes et ils ont une petite filles Tamia qui a 5 ans. Nous sommes nombreux a partager les repas et nous aidons quotidiennement a l épluchage des pommes de terre, a l'égrainage de mais ou du quinoa, a la confection de tortillas (petits pains plats), a couper les legumes, a écosser les haricots, a cuire les bananes etc... Et nous mangeons des soupes quasi tous les soirs!

    Nous sommes dans la période la plus fraiche et humide de l'année, nous avons eu quelques jours de pluie et nous en avons profité pour nous initier a l'art de la broderie. Cette activite leur prend beaucoup de temps. Laura et Lourdes brodent leurs propres chemises car la tenue traditionnelle pour les femmes et filles ici a un cout tres elevée, ils leur faut une chemise richement brodée, une jupe plisée, un collier doré qu'elles portent toutes, mais aussi un bracelet de petites perles de corail rouge a chaque poignet, les chaussures,(sorte de petites espadrilles ouvertes a l'arriere du pied) ainsi que le sombrero tres elegant! Anouk aime beaucoup broder et se debrouille tres bien!

    Pendant ces deux dernieres semaines, j'ai enseigné le francais aux petits et aux plus grands. Il y a une quarantaine d'éleves dans la petite école primaire qui va de l'age de 5 ans a 12 ans. La plupart des enfants sont souriants et sympatiques, ils s'interressent et respectent naturellement l'autorité de l'enseignant. Mon niveau d'espagnol est tres basique mais je trouve que je m'en sort pas mal! Je leur explique que l'apprentissage des langues étrangeres et de la musique sont tres bon pour le développement du cerveau! Nous faisons de la géographie et apprenons les pays ou le francais est parlé. J'ai une classe qui m'est consacrée et suis seule dans la classe avec les eleves! La directrice me fait confiance.

    Quand aux filles, elles aident la professeur d'anglais (une jeune americaine qui est ici pour quelques semaines) a donner son cours; l'enseignement plait beaucoup aux filles.

    L'école commence a 7h30 du matin et se termine a 13h. A 10.30, les enfants ont un repas cuisiné a l'école par l'une des mamans des enfants, chacune a tour de role. C'est 2$ par enfant et par mois pour manger a la cantine. En general, le repas consiste en une soupe, riz au lait sucré a la cannelle et bananes. Chacun apporte sa gamelle, sa cuilliere, son gobelet et un bout de bois car la cuisson fonctionne au bois. Les enfants font la queue devant la cuisine pour etre servi et apres le repas, ils lavent leur petite vaisselle qu'ils remettent dans leur sac. De nombreuse petites filles portent les vetements traditionnels. Ici, les animaux sont partout et les chiens trainent a l'école autant que les poules! Tupari, le chien de la famille, nous suit souvent et nous attend a l'école toute la matinée pour repartir avec nous a 13h.

    Pour nous déplacer, il y a des bus ou des camionettes qui s'arretent des qu'on leve le bras. Janette et Anouk aiment beaucoup voyager a l'arriere des pick up qui s'élancent sur les routes cabossées, il faut s'accrocher debout a l'armature pour ne pas tomber. Les routes pavées de San Clemente ont été faite a la main par les villageois.

    Nous sommes allés au village voisin (Riconada) ou l' on travaille la terre depuis 1300 ans. Les descendants des Karanki (de 700 a 1500) sont toujours la et nous avons la chance de visiter une petite fabrique familiale ou une femme nous fait une demonstration. Raoul, le frere de Laura, nous traduit ses explications du quichua en espagnol. La terre est recoltée non loin de la (3 heure de marche) puis elle est sechée et broyée en une fine poudre. Apres avoir humidifié la terre pour en faire une pate homogene, elle doit reposer 15 jours afin d'obtenir la consistence ideal pour la travailler. La femme fabrique un plat a tortilla devant nous en quelques minutes, elle applati la terre avec une pierre plate, puis pose le résultat (une galette ronde et plate) sur un moule retourné. Une fois formée, il faudra attendre 2 mois pour que la piece soit suffisement seche pour la cuire. Le four est a l'exterieur, a meme le sol, et on entrepose 40 a 70 plats au milieu, puis on lancera un grand feu par dessus pendant a peu pres 16 heures. Dans ce lieu, nous sommes transporté dans le passé comme si le temps s'etait figé.

    Chaque village avoisinant a sa specilalité; au village de santa Marianita, on fabrique les chaussures et les objets en cuire, allant de la simple ceinture aux harnais pour les chevaux... Nous avons fait faire des petites sandalettes pour Anouk chez le cordonnier (Luis). Il faut un pneu pour découper les semelles, du cuir et des clous pour maintenir le tout, et le tour est joué! Nous avons eu le plaisir de l'observer au travail et d'apprecier son savoir faire.

    Comme divertissement, Anouk fait de la guitare avec Giovani et Vladi qui sont des vrais musiciens (de la musique quichua traditionelle bien evidemment).

    Attention aux 'urugas'! chenilles au poils urtiquants!

    il y en a des petites qui tombent des arbres (Janette s'est fait piqué et affirme que la piqure est plus douloureuse qu'une abeille!). Il y en a beaucoup dans l'arbre qui surplombe le lavoir et devons nous parer d'un chapeau de soleil pour nous proteger!

    San Clemente est un endroit ou nous nous sentons bien, la vie y est paisible, sauf quand il y a un mariage; la musique est si forte que toute la vallee en profite jusqu'au bout de la nuit!

    En Anglais:

    For more than two weeks we have been with our hosts Laura and Alberto, who live with their three sons: Giovani, Robert and Vladimir. Robert is married to Lourdes and they have a little girl named Tamia who is 5 years old. At meal time, we are numerous around the table and we help daily with peeling potatoes, un-graining corn or quinoa, making tortillas (flat breads), cutting vegetables, shelling beans, cooking bananas etc ... And we eat soups almost every night!

    We are in the coolest and wettest period of the year. We had a few rainy days and we took the opportunity to introduce ourselves to the art of embroidery. This activity takes a lot of time. Laura and Lourdes embroider their own shirts because the traditional dress for women and girls here has a very high cost, they need a richly embroidered shirt, a folded skirt, a golden necklace that they all wear, but also a small red coral bead bracelet on each wrist, the shoes, (small sandals with a black strip covering their toes) and the very elegant sombrero! Anouk loves to embroider and does very well!

    During these last two weeks, I taught French. There are about 40 students in the small primary school from age 5 to 12 years old. Most of the children are smiling and sympathetic, they interact a lot and naturally respect the authority of the teacher. My level of Spanish is very basic but I think I'm doing well! I explain them that learning foreign languages ​​and music is very good for brain development! We do geography and learn about the countries where French is spoken. I have a classroom dedicated to me and I'm alone in the class with the students! The principal trusts me.

    Anouk and Janette help the English teacher (a young American girl who is here for a few weeks) to teach; the girls enjoy their teaching role!

    The school starts at 7:30am and ends at 1pm. At 10.30, the children have a cooked meal at school prepared by one of the children's mother, each taking turns. It's $ 2 per child per month to eat at school. Usually, the meal consists of soup, rice pudding with cinnamon sugar and bananas. Everyone brings his bowl, his spoon, his cup and a piece of wood because the cooking stove works with wood. The children queue in front of the kitchen to be served and after the meal, they wash their small dishes and put them away in their bag. Many girls wear traditional clothes. Here, the animals are everywhere and the dogs hang around the school as much as the chickens! Tupari, the dog of the family, often follows us and waits for us at school all morning to leave with us at 1pm.

    To go around, there are buses or utes that stop when we raise our arms. Janette and Anouk love traveling at the backs of the pick-ups which go on the chaotic roads, on which you have to hang onto the frame to avoid falling. The paved roads of San Clemente were handmade by the villagers.

    We went to the neighboring village (Riconada) where they have been working with clay for 1300 years. The descendants of the Karanki (from 700 to 1500) are still here and we are lucky enough to visit a small family factory where one of the women gave us a demonstration. Raoul, Laura's brother, translated her explanations from Quichua to Spanish. The clay is harvested not far from there (3 hour walk) then it is dried and crushed into a fine powder. After moistening the earth to make a homogeneous paste, it must rest for 15 days in order to obtain the ideal consistency to work it. The woman makes a tortilla dish in front of us in a few minutes, she flattens the clay with a flat stone, then puts it on an upside down mold. Once formed, it will take 2 months for the piece to be sufficiently dry to be cooked. The kiln is outside, on the floor, and 40 to 70 dishes are stored in the middle, then a large fire is thrown over for about 16 hours. In this place, we are transported in the past as if time had frozen.

    Each neighboring village has its specilality; in the village of santa Marianita, shoes and leather goods are made from belt to harnesses for horses ...We had sandals made for Anouk at a shoemaker called Luis. He uses tyres to cut the soles out of, leather and nails to assemble it all, and it is all done! We had the pleasure of observing him at work and appreciating his knowledge.

    As entertainment, Anouk plays guitar with Giovani and Vladi who are real musicians of traditional Quichua music.

    Watch out for 'urugas'! caterpillars with urtiquant hairs! There are small ones that fall from the trees (Janette got stung and says that the sting is more painful than from a bee!). There are many in the tree that overlooks the laundry and we must protect ourselves with a sun hat!

    San Clemente is a place where we feel good, life is peaceful, except when there is a wedding; the music is so loud that the whole valley benefits from it until the end of the night!!

      0 comments  |  Login to leave a comment
  • San Clemente quichua village/village quichua

      13 April 2019
    Main image

    In French (English version further below):

    Apres un long voyage tres fatiguant de deux jours en avion qui nous a ammené de la Nouvelle Zelande en Equateur, nous nous sommes reposés chez notre ami Marcela pendant quelques jours avant de reprendre la route en bus pour San Clemente (a coté d'Ibarra dans la province d'Imbabura).

    Nous sommes maintenant bien arrivé dans notre petit village Quichua (dont la langue est la seconde la plus parlée dans la famille des langue Quechua) ou nous avons été accueillis chaleureusement. C'est une communinauté qui essaye d'etre auto-suffisante a l'echelle du petit groupe de villages avoisinants, en appliquant les methodes durables traditionnelles locales et en maintenant des savoir faire ancestraux, comme par exemple, le tissage de leur propre vetements, la fabrication des plats et pots en terre, la fabrication des briques en terre crue (terre et paille sechee au soleil) pour la constuction de leur maisons etc...

    Depuis quatre jours maintenant nous participons a la vie quotidienne simple de notre famille d'accueil composée des grands-parents (qui ont notre age!) des 3 fils dont un, Roberto, est marié et a une petite fille adorable Tamia de 5 ans.

    Le travail principal est la construction tres organique de la maison de Roberto, Jerome est tres content de l'aider et d'apprendre de nouvelles techniques.

    Nous preparons les repas traditionnels (souvent a base de mais et de pommes de terre) avec Laura, la grand mere, et nous nous occupons du jardin ou nous travaillons la terre et faisons des plantations variées de legumes. Anouk s'est trouvée une passion; le lavage du linge a la main! Janette s'amuse beaucoup avec la petite Tamia qui est trop contente d'avoir une nouvelle copine. Les filles sont devenus des expertes dans la fabrication de petits pains de mais, blé et orge.

    La semaine prochaine, elles iront a l'école locale et aideront aussi la maitresse a enseigner l'anglais tandis que moi je ferais des cours de francais!

    En anglais:

    After a long tiring two-day flight that took us from New Zealand to Ecuador, we rested at our friend Marcela's house for a few days before going on the road again to San Clemente by bus (next to Ibarra in the province of Imbabura).

    We have now well arrived in our small village Quichua (whose language is the second most spoken in the family of the Quechua languages) where we were warmly welcomed. It is a community that tries to be self-sufficient at the scale of the small group of neighboring villages, applying traditional local sustainable methods and maintaining ancestral knowledge, such as weaving their own clothes, the manufacture of earthenware dishes and pots, the manufacture of uncooked clay bricks (earth and straw dried in the sun) for the construction of their houses etc ...

    For four days now we have been participating in the simple daily life of our host family composed of grandparents (who are our age!), three sons, including Roberto who is married and has a lovely 5 year old daughter named Tamia.

    The main work is the very organic construction of Roberto's house, Jerome is very happy to help him and learn new techniques.

    We prepare traditional meals (often with corn and potatoes) with Laura, the grandmother, and we take care of the garden where we work the earth and make various vegetable plantations. Anouk found a passion; washing clothes by hand! Janette has a lot of fun with little Tamia who is too happy to have a new friend. The girls have become experts in making corn, wheat and barley breads.

    Next week, they will go to the local school and will help the teacher teach English too while I will teach French!

      0 comments  |  Login to leave a comment